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BIOPIRATERIE

La biopiraterie désigne « l’appropriation intellectuelle de connaissances ancestrales sur les semences et sur l’utilisation des plantes médicinales et d’autres végétaux par l’agro-industrie moderne et les laboratoires des pays industrialisés qui, comble de l’usurpation, perçoivent des royalties sur ces connaissances [1] ».

[1Définition tirée de : Collectif de diffusion de la dette écologique (CDE), Dette écologique, qui doit à qui ? ; Miquel Ortega (Coord.), Deuda ecológica ¿Quien debe a quien ?, Editorial y observatorio de la deuda en la globalización, Colección contraargumentos (num.1), Barcelona, Junio 2003, traduit en français par Alain Saumon, disponible en ligne : http://www.cadtm.org/IMG/pdf/Qui_doit_a_qui.pdf

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Collectif de diffusion de la dette écologique (CDE)

Exemples

« Le scénario de la biopiraterie est simple : des chercheurs d’une université, généralement américaine, prélèvent du matériel biologique dans un pays du Sud. Ils isolent et séquencent un gène aux propriétés particulières, connues depuis “des générations” par les populations autochtones. Puis, pour faire reconnaître et protéger leur travail et leur innovation, ils demandent un droit de propriété intellectuelle, généralement un brevet. Enfin, une firme multinationale pharmaceutique ou agrochimique en situation de monopole achète ce brevet dont elle est censée tirer des revenus illimités grâce à la production de médicaments ou de semences génétiquement modifiées. Les ONG indigénistes et environnementales n’ont de cesse de dénoncer ces agissements, réels ou supposés. Des revendications identitaires et foncières, la morale, le droit des peuples sur leurs ressources et leurs savoirs sont alors avancés, mais ce sont surtout des demandes de dédommagement, d’intéressement aux bénéfices, pour les États et les populations, qui sont opposées à cette nouvelle forme de piraterie [1] ».

[1Catherine Aubertin, La Biopiraterie, sur le site de l’Encyclopédie du développement durable : http://encyclopedie-dd.org/encyclopedie/gouvernance/2-4-les-changements-globaux-effet/la-biopiraterie.html

Historique de la définition et de sa diffusion

Catherine Aubertin [1] souligne que « la Convention sur la diversité biologique (CDB), signée au Sommet de la Terre de Rio en 1992, a lié la conservation et l’usage durable de la biodiversité au “partage juste et équitable des avantages tirés des ressources génétiques” (art.1) et a associé explicitement la valorisation des ressources génétiques aux savoirs et savoir-faire des populations autochtones et traditionnelles (art.8j et 15) [2] ».
Pour une évolution de cette question et de l’action des ONG et pays du sud à cet égard, se reporter à l’article : Catherine Aubertin, La Biopiraterie, sur le site de l’Encyclopédie du développement durable : http://encyclopedie-dd.org/encyclopedie/gouvernance/2-4-les-changements-globaux-effet/la-biopiraterie.html

[1Directrice de recherche à l’Institut de recherche pour le développement (IRD). Économiste ; dirige le groupe « Politiques de l’environnement » de l’UR 168 et coordonne plusieurs groupes de recherche sur les questions du développement durable et de la biodiversité. Elle a coordonné l’ouvrage Représenter la nature ? ONG et biodiversité (Ed.de l’IRD, 2005) et publié, avec F-D.Vivien, Le développement durable, enjeux politiques économiques et sociaux (La Documentation française, Ed de l’IRD, 2006). Elle est membre du comité de rédaction de la revue Natures, Sciences, Sociétés.

[2Catherine Aubertin, Op. Cit.

Utilisations et citations

« Les dénonciations de biopiraterie sont l’expression d’une exaspération des pays du Sud. Ceux-ci dénoncent le manque de reconnaissance et de rétribution que les États et les communautés autochtones ou locales tirent de leurs ressources biologiques et de leurs savoirs, alors que des chercheurs et des industriels des pays du Nord déposent des brevets à partir de ces ressources et savoirs. Ces dénonciations fournissent une excellente illustration des conflits que le développement durable devrait régler entre les intérêts économiques du Nord et du Sud et entre les différentes visions du monde sur les moyens de mettre en valeur et de diffuser les connaissances qui lient les hommes aux ressources biologiques [1] ».

[1Catherine Aubertin, Op. Cit.

Pour aller plus loin

Plus de ressources avec la recherche Scrutari.

Autres références

Pierre Johnson, Biopiraterie : quelles alternatives au pillage des ressources naturelles et des savoirs ancestraux ?, Janvier 2012, Éditions Charles Léopold Mayer.

Aubertin C., Moretti Ch., Procès de la biopiraterie, procès de la recherche ? Diplomatie, n°21, Janvier-février 2005, p.57-62.

Nash, R. J. 2001. Who benefits from biopiracy ? Phytochemistry 56 (3) : 401-403.

Vandana Shiva, Biopiracy : The Plunder of Nature and Knowledge, South End Press collective, 1997.

Catherine Aubertin, La Biopiraterie, sur le site de l’Encyclopédie du développement durable : http://encyclopedie-dd.org/encyclopedie/gouvernance/2-4-les-changements-globaux-effet/la-biopiraterie.html

Catherine Aubertin, La biopiraterie, un concept nouveau, Dph, Juin 2008 : http://base.d-p-h.info/fr/fiches/dph/fiche-dph-7609.html

Hélène Huteau, Biopiraterie : une nouvelle forme de colonisation, Novethic, 06/11/2006 : http://www.novethic.fr/novethic/entreprise/environnement/gestion_des_ressources_naturelles/biopiraterie_nouvelle_forme_colonisation/104467.jsp

Sitographie :

Campagne de lutte contre la biopiraterie, France Libertés : http://www.france-libertes.org/Campagne-de-lutte-contre-la,21.html

ETC Group : http://www.etcgroup.org/

Collectif pour une alternative à la Biopiraterie : http://www.biopiraterie.org/

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