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LOGICIEL LIBRE
Les logiciels libres sont des logiciels dont le code source est accessible à tous. Chacun est libre de le modifier selon ses besoins. Ce code modifié doit être à son tour accessible à tous et modifiable.
Plus précisément, un logiciel est libre s’il respecte les quatre libertés suivantes :
1) liberté d’utiliser le logiciel
2) liberté d’étudier le logiciel (accès au code source)
3) liberté de modifier le logiciel
4) liberté de distribuer le logiciel modifié
Il ne faut pas confondre logiciel libre et gratuiciel (logiciel gratuit) dont les sources ne sont pas forcément disponibles.
Le logiciel propriétaire est donc l’opposé du logiciel libre, puisque l’on ne peut pas librement y accéder pour l’utiliser, l’étudier, le modifier, le dupliquer ou le diffuser, et qu’avant de l’utiliser, on doit signer un contrat de licence restrictif.
Exemples
Source : L’auteur est de cette carte est Jean-René Mérou, un libriste espagnol (membre d’Hispalinux, homologue espagnol de l’April : http://hispalinux.es ), qui livre plusieurs versions sur son site : http://es.gnu.org/~reneme/map/fr/
Bureautique
La suite Open Office
Interface
Linux
Internet
Navigateur Mozilla Firefox
Logiciel de messagerie Mozilla Thunderbird
Outils graphiques
Logiciel de retouche d’image Gimp
Logiciel de dessin vectoriel Insckape
Logiciel de PAO Scribus
Logiciel de cartographie mentale Freeplane
Outils de gestion de contenu pour Internet
Spip - création de sites web
WordPress - création de blogs
Outils de création web
KompoZer - création de pages Html
Filezilla - transfert de fichiers Ftp
Lecteur vidéo
VLC Media Player
Définition développée
« On peut résumer le logiciel libre avec les concepts d’émancipation et de partage de la connaissance, contre « division et impuissance ».
[…] On peut reprendre les trois concepts : Liberté, égalité, fraternité.
Liberté : chaque utilisateur peut contrôler le fonctionnement du logiciel.
Égalité : aucun utilisateur ne peut imposer ses choix aux autres.
Fraternité : le partage, la collaboration et la copie des logiciels est encouragé [1].
Le terme « open source » est parfois utilisé pour désigner des logiciels libres. En pratique, ces deux termes semblent interchangeables mais les définitions ne sont pas les mêmes : la définition d’un logiciel libre a été fixée par la Free Software Foundation [2], celle « d’open source » par l’Open Source Initiative [3].
Le terme « Open source » est une version édulcorée, plus restreinte de logiciel libre, propre à faire passer le message dans des milieux (par exemple, le monde de l’entreprise) supposés rétifs à la philosophie du partage qui fonde les quatre libertés du logiciel libre. Avec « Open source », on revient à une définition purement technique (l’ouverture du code) et on abandonne la charge symbolique du mot liberté.
Lorsqu’il est nécessaire de limiter la polémique entre « open source » et « logiciel libre », on voit apparaître l’acronyme FLOSS : free/libre/open source software.
Voici, selon Marcelo d’Elia Branco [4] « Quelques raisons pour lesquelles il convient d’utiliser un logiciel libre :
Question macroéconomique
Sécurité et confidentialité des informations
Autonomie et indépendance technologique
Indépendance des fournisseurs
Partage du savoir [5] »
Et les défis véhiculés par un tel mouvement.
Pour une carte conceptuelle du logiciel libre, voir l’illustration que diffuse l’April : http://www.april.org/carte-conceptuelle-du-logiciel-libre (ou voir celle donnée en exemple)
[1] François Poulain (Parinux - April), De l’intérêt du logiciel libre pour les associations, Intervention lors de la réunion du 18/11/2010 (Projet e-change)
[4] professionnel dans le domaine des Technologies de l’Information depuis 25 ans, est actuellement consultant en technologies pour la société de l’information. Il vient d’achever une mission auprès de la Présidence de la République brésilienne pour favoriser l’association de la société civile aux politiques de la société de l’information. Il est également le coordinateur du « Projet Logiciel Libre Brésil » (http://www.softwarelivre.org), professeur honoraire de l’Institut supérieur technologique CEVATEC, à Lima, au Pérou, et membre du Conseil scientifique du programme international d’études supérieures en Logiciel libre à l’Université Ouverte de Catalogne - UOC - en Espagne. Il a été chargé de la mise en œuvre de la Division de télécommunications pour la mairie de Porto Alegre, et a occupé divers postes de direction pour l’État du Rio Grande Do Sul, toujours pour promouvoir l’implantation des logiciels libres ; cf. Biographie livrée sur VECAM : http://vecam.org/spip.php?page=auteur&id_auteur=242&lang=fr&nemo=edm
[5] Marcelo d’Elia Branco, article "Logiciel libre" in Enjeux de mots, Vecam, 7/11/2005 : http://vecam.org/article707.html
Historique de la définition et de sa diffusion
La figure fondatrice est Richard Stallman.
Marcelo d’Elia Branco, dans l’ouvrage « Enjeux de mots » propose une « histoire du logiciel libre :
« Dans le contexte concret de l’informatique, un phénomène ancien se reproduit depuis les années 80 : le savoir, transmis par un code de langage écrit, est gardé jalousement par des éléments qui l’utilisent pour maintenir une structure de pouvoir tout au long des siècles. Dans les années 60 et 70, le développement de l’informatique était dû, en partie, au fait que les techniciens partageaient leurs connaissances. Les codes des programmes informatiques étaient partagés, de sorte que les idées des uns étaient utilisées par les autres afin d’améliorer lesdits programmes. Actuellement, une grande partie des applications informatiques que nous utilisons ont un code inaccessible, qui n’appartient qu’à leurs propriétaires ; c’est pourquoi nous ne pouvons ni les copier ni partager leur développement. Seuls les propriétaires peuvent les modifier et les améliorer. Si cela les intéresse, bien sûr [1] ». Le coût élevé des logiciels utilisés par les ordinateurs et le verrouillage du libre savoir scientifique et technologique imposé par les licences propriétaires ont engendré des difficultés allant jusqu’à empêcher certaines régions de la planète de bénéficier de cette révolution pour fournir une meilleure qualité de vie à leurs habitants. Quand Richard Stallman [2] (RMS) a commencé à travailler au laboratoire d’intelligence artificielle du MIT, en 1971, il a intégré une communauté qui partageait ses logiciels depuis plusieurs années déjà. D’après RMS, « le partage du logiciel n’était pas limité à sa communauté ; c’est une notion aussi ancienne que les premiers ordinateurs ». Au début, cette communauté ne qualifiait pas ses programmes de « logiciels libres » puisque, d’après RMS, cette expression n’existait pas encore.
Le concept de logiciel libre est apparu au cours des années 70, aux États-Unis, en particulier dans les laboratoires du MIT - le Massachusetts Institute of Technology [3]. Richard Stallman ne se rappelle pas exactement quand l’expression a été adoptée mais « ce terme était déjà courant au MIT » quand a été lancé, en 1984, le Manifeste GNU [4] à l’origine du Mouvement du logiciel libre. On ne connaît pas non plus l’/les auteur/s de cette expression mais celle-ci a pris de l’ampleur et de la notoriété grâce à Richard Stallman qui l’a utilisée depuis le début [5] ».
[1] www.linex.org - Texte de lancement de GNU/Linex par l’Assemblée d’Extremadure http://www.juntaex.es
[2] Richard Stallman - http://www.stallman.org
[3] Massachusetts Institute of Technology http://web.mit.edu
[4] Projet GNU : http://www.gnu.org/gnu/thegnuproject.es.html
[5] Marcelo d’Elia Branco, Op.cit.
Pour aller plus loin
Plus de ressources avec la recherche Scrutari.
Autres références
Perline et Thierry Noisette, La bataille du logiciel libre, Dix clés pour comprendre, Éditions La Découverte, octobre 2004, 128 pages.
Marcelo d’Elia Branco, article "Logiciel libre" in Enjeux de mots, Vecam, 7/11/2005 : http://vecam.org/article707.html
Charlotte Mageva, Logiciels libres, un atout pour les associations, Anim’Magazine (la revue de l’Ufcv), Janvier / février 2007, pp. 52-53 : http://www.libreassociation.info/docs/AnimMag_153_154_janvier_fevrier2007_logiciels_libres.pdf
Dominique Foray & Jean-Benoît Zimmermann, L’économie du logiciel libre, Organisation coopérative et incitation à l’innovation, Revue économique 7/2001 (Vol. 52), p. 77-93 : www.cairn.info/revue-economique-2001-7-page-77.htm
Didier Demazière, François Horn, Nicolas Jullien, Le travail des développeurs de logiciels libres. La mobilisation dans des "communautés distantes", 2005 : http://hal.archives-ouvertes.fr/hal-00282214
Frédéric Couchet, Benoît Sibaud, Enjeux des logiciels libres face à la privatisation de la connaissance, in Les télécommunications, entre bien public et marchandise, Éditions Charles Léopold Mayer, 2005, disponible sur : http://www.rinoceros.org/article3027.html
Philippe Aigrain, Cause commune : l’information entre bien commun et propriété, Editions Fayard (collection Transversales), février 2005, téléchargeable depuis le blog de l’auteur : http://paigrain.debatpublic.net/?page_id=160
Sitographie :
April - Promouvoir et défendre le logiciel libre - http://www.april.org
Association Francophone des Utilisateurs de Logiciels Libres
http://aful.org/
Fing.org - Fondation Internet Nouvelle Génération : http://fing.org
Framasoft - répertoire de logiciels libres - http://www.framasoft.net
Free Software Foundation : http://www.fsf.org
Open Source Initiative : http://www.opensource.org
Apitux.org - les enjeux du logiciel libre http://www.apitux.org
Vecam : http://vecam.org
Dispositif E-change (Ritimo) : http://echange.ritimo.org
Exposition Informatique : vive la liberté ! (Réalisée à l’occasion de Libre en fête 2006 et disponible sous licence Creative Commons BY-SA) : http://www.expolibre.org