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AGROÉCOLOGIE

Rapprochement de l’agronomie et de l’écologie, l’agroécologie vise à concevoir et gérer des agricultures qui s’inspirent du fonctionnement des écosystèmes naturels. Ces derniers sont en effet productifs sans apports d’engrais ni de produits phystosanitaires. On associe souvent l’agroécologie aux idées de résilience et d’autonomie. L’agroécologie vise à réduire la dépendance de l’agriculture aux facteurs externes de production (fuel, engrais, irrigation, pesticides), elle recherche donc à accroître la productivité endogène des fermes. L’agroécologie s’oppose à l’agriculture industrielle. Il existe toutefois deux écoles. Lorsque ses promoteurs acceptent malgré tout d’avoir recours aux engrais, aux pesticides et aux plantes génétiquement modifiées, l’agroécologie est synonyme d’agriculture intégrée, agriculture à haute valeur environnementale, agriculture écologiquement intensive. Lorsque ses promoteurs refusent d’avoir recours à ces produits elle est synonyme d’agronomie biologique.

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Matthieu Calame, pour la COREDEM

Définition développée

Pour Pierre Rabhi, l’agroécologie peut s’expliquer selon les dix points suivants [1] :
- « un travail du sol qui ne bouleverse pas sa structure, son ordonnancement vital entre surface et profondeur, entre terre arable, siège de micro-organismes aérobies, et terre profonde et souvent argileuse, siège de micro-organismes anaérobies - chaque catégorie microbienne a un rôle spécifique.
- une fertilisation organique fondée sur les engrais verts et le compostage : fermentation aérobie des déchets d’origine animale et végétale et de certains minéraux non agressifs, pour la production d’un humus stable, véritable nourriture et remède pour la terre dont il améliore la structure, la capacité d’absorption, l’aération et la rétention de l’eau. Ces techniques ont l’avantage d’être totalement accessibles aux paysans les plus pauvres ;
- des traitements phytosanitaires aussi naturels que possible et utilisant des produits qui se dégradent sans dommage pour le milieu naturel, et des substances utilisées traditionnellement pour lutter contre parasites et maladies cryptogamiques (le neem, le caelcedra, le cassia amara, les cendres de bois, des graisses animales...)
- le choix judicieux des variétés les mieux adaptées aux divers territoires avec la mise en valeur des espèces traditionnelles locales : maîtrisées et reproductibles localement (animaux et végétaux) elles sont le gage d’une réelle autonomie.
- Eau : économie et usage optimum. L’irrigation peut être accessible lorsqu’on a compris l’équilibre entre terre et eau ;
- le recours à l’énergie la plus équilibrée, d’origine mécanique ou animale selon les besoins mais avec le souci d’éviter tout gaspillage ou suréquipement couteux. La mécanisation mal maîtrisée a été à l’origine de déséquilibres économiques et écologiques parfois graves, mais aussi de dépendances (pannes, énergie combustible importée à coût élevé). Il ne s’agit pas de renoncer au progrès mais de l’adapter aux réalités au cas par cas : l’énergie métabolique humaine et animale est parfois préférable à une mécanisation mal maîtrisée, facteur de démobilisation.
- des travaux anti-érosifs de surface (diguettes, microbarrages, digues filtrantes, etc.) pour tirer parti au maximum des eaux pluviales et combattre l’érosion des sols, les inondations et recharger les nappes phréatiques qui entretiennent puits et sources... ;
- la constitution de haies vives pour protéger les sols des vents et constituer de petits systèmes favorables au développement des plantes cultivées, au bien-être des animaux, au maintien d’une faune et d’une flore auxiliaires utiles ;
- le reboisement des surfaces disponibles et dénudées avec diversité d’espèces pour les combustibles, la pharmacopée, I’art et l’artisanat, la nourriture humaine et animale, la régénération des sols, etc...
- la réhabilitation des savoir-faire traditionnels conforme à une gestion écologique économique du milieu.
Ce mode d’intervention global entre dans le cadre d’une mise en valeur des territoires dégradés ou non. Il requiert une formation et un suivi, une pédagogie adaptée aux acteurs de terrain [2] ».

[1exposés dans un article publié dans Passerelle Eco n°9 et accompagnant à l’époque l’annonce de sa pré-candidature aux élections présidentielles

[2L’agroécologie expliquée en 10 points par Pierre Rabhi (publié initialement dans Passerelle Eco n°9) :http://www.passerelleco.info/article.php?id_article=484

Pour aller plus loin

Plus de ressources avec la recherche Scrutari.

Autres références

Ivan du Roy, L’agro-écologie au secours des petits paysans, 27/01/2009 : http://www.bastamag.net/article392.html?id_mot=1

(Film) Semences d’autonomie, Un film de Hélène Pineau, 2009, France, Documentaire, 18 min. Voir sa fiche sur le site Autour du 1er mai : http://www.autourdu1ermai.fr/fiches/film/fiche-film-2690.html

Sitographie :

DPH propose une série d’articles en espagnol : http://apps.d-p-h.info/Scrutari?langui=es&etendue=dph&recherche=agroecologie&site=dph

La Sociedad Científica Latinoamericana de Agroecología (SOCLA) propose une série de travaux (en espagnol et portugais) depuis son site : http://www.agroeco.org/socla/publicaciones.html

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